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Les moyens mis en œuvres doivent être humains.
Je veux de grandes choses, mais sans machines, peut-être même sans électricité. 

Je veux que ce soit grand, mais à la mesure de la personne plus que de la foule. La seule foule désignée est la masse des papiers, qui, suivant le point de vue, toise celui qui les regarde ou est toisé par ce dernier les rendant alors, au moins dans son esprit, vivants.

Je voudrais offrir la sueur et l’attention pour contrebalancer le poids des algorithmes et des suites de chiffres sonnants et trébuchants. De la sueur, de la joie et de l’attention comme honnête présent.

Un processus tout humain, réel, où chaque élément aura été touché et pourra l’être.

Une action gratuite, libre de discours, dénuée d’ambition autre que celle d’offrir.

Un ensemble de compétences et d’échanges.

La finalité esthétique du rendu sera assurée par un procédé qui magnifie le laisser faire. Un jardinier qui connait ses graines et son terrain aura des plantes toujours belles et vivantes, car il saura canaliser le hasard — la Vie. Un guidage sûr, nonchalant, ferme et attentif suffit.


C’est dans le processus de la fabrication de chaque élément : papier artisanal, bois et assemblage, petites pièces en céramiques que réside la maîtrise de la possibilité vivante et artistique.

Ce n’est pas tant un plaidoyer qu’une action commune.

Les savoirs qui ne sont ni transmis ni utilisés se perdent dans leur civilisation. Des actes en place des représentations.



Si je réclame la présence physique et l’attention du spectateur, c’est que je lui dois un dévouement, dans la justesse et sa réalisation. Je lui dois franchise et honnêteté : c’est le contrat.


Pour être Art, une œuvre doit être vivante, c’est-à-dire habitée. Pour émerger, elle doit être visitée. Pour exister, elle doit pouvoir susciter le souvenir.

C’est le retour sur la chose vécue, sa réduction à une entité entière et déployable qui lui donne son nom (Art) et son prénom (œuvre).