Ran8 – Dossier Cité du Design

Table des matières

Préambule

De Ran7 à Ran8

Invité pour la seconde fois au Festival « Imadate Art Field » à l’automne 2024, je vais présenter la pièce Ran8″ pour la première fois dans sa dimension intégrale.
Suite des installations Ran7, Ran 8 est aussi une promesse tenue avant de quitter le Japon en 2019.

Imadate Art Field

Imadate Art Field est un festival d’art contemporain situé dans le village d’Echizen. C’est dans ce village que, dit-on, sont arrivés de Chine via des marins coréens: le Bouddhisme, l’écriture et la technique de fabrication du papier.
Mené par l’artiste Yoriyasu Masuda l’objectif du festival est de confronter le papier artisanal à la pratique d’artistes contemporains venus du monde entier. Les artistes soit travaillent directement la matière papier et créent leurs oeuvres dans l’atelier dédié avec l’aide de maîtres locaux, soit utilisent le papier comme support. L’idée est de donner une impulsion nouvelle aux papiers d’Echizen en invitant des créateurs contemporains à inventer de nouvelles applications et implications avec les papiers artisanaux et les techniques manuelles de fabrication.
Les expositions se font à l’automne à l’occasion de la fête du sanctuaire Otaki où la déesse du papier quitte son hébergement urbain pour rejoindre son ancien temple dans la montagne. C’est la seule divinité du papier au Japon, et je crois du monde. Elle est intimement reliée à l’eau (Mizu) et à la vie végétale.
J’ai participé à la manifestation en 2019 à la maison Nishino où j’ai présenté la pièce « Ran7.4 Imadate ».

Vidéo de Makoto Nishino retraçants les installations à la « Maison Nishino ».

On me confia en 2019 l’entrepôt de la Maison Nishino. J’y présentai la pièce « Ran7.4 ». La famille Nishino était la plus importante famille de papetiers depuis 3 siècles. L’entrepôt qui était destiné à stocker le papier, dont ceux spécifiquement destinés à la cour impérial, se trouve en face de la maison familiale, dans le jardin Zen


Outre le travail de recherches que je fis à l’Université de Fukui je fit en sorte de « réhabiliter » ce lieu dans un quasi abandon depuis les années 1960. En effet la famille Nishino est quasiment ruinée aujourd’hui, du fait des guerres, d’un gigantesque incendie et de l’évolution du marché. Cette maison et ses dépendances datent du XVIIème siècle et étaient à l’origine dans la montagne. Les techniques de charpente et de menuiserie ont permis de démonter l’ensemble pour remonter tout le domaine plus bas, dans le village au XIXème siècle ! Suite aux expositions qui fit venir public et officiels la maison est en partie pris en charge par la communauté pour sa préservation. C’est une belle victoire.

Interrogations Générales

Je ne sais pas moi même si ce travail est sombre ou lumineux. Si il mue le désespoir, l’espoir ou une simple vision cru de la vie et de la mort, de l’Humanité.

De son procédé se dégage des éléments plus clairs: la notion de transition entre deux états, le temps qui marque, l’avant vie, la vie et l’après vie. Le plein et le vide, la réserve. La foule et la masse. L’individus et son groupe.

La contamination.

La mise en espace et en relation entre les papiers dégage ce que tout Ran fait : individu, population, peuple et culture. La masse singulière faite d’éléments singuliers.

Pour une fois pas de couleurs juste de subtiles nuances entre les types d’encre.

Capillarité de l’encre par l’eau dans la masse de la matière.
Apparition de la forme de l’individu par le rejet de l’encre, construction en défaut.

Je ne sais pas ce que c’est mais je sais à quoi il va servir

Je ne puis dire ni imposer comment il va être reçu mais je sais la force qu’il doit avoir

Qu’importe que ce soit noir, du moment que c’est beau

Pourquoi une demande à la Cité du Design ?

Le budget qui m’est alloué du côté japonais me permet de couvrir les frais de transport et de nourriture guère plus.
Je recherche donc d’autres sources de financement pour ce projet. Cet argent servira prioritairement  à rémunérer les artisans papiers, Karen Petit (dont le travail est présent à la boutique de la Cité) la céramiste que j’ai sollicité et les deux musiciens (Toma et Tomoe) du vernissage. Dans un second temps j’aimerai être accompagné par une personne ayant les compétences et l’autonomie pour m’aider à monter efficacement l’installation (construction, lumière, son).

Comme stéphanois de coeur, ancien élève des Beaux arts et monteur régulier chez vous je vous fait naturellement la demande.

Matériau papier « Washi »
J’ai eu l’opportunité de me confronter aux papiers japonais « Washi ». Ils sont très différents des nôtres étant constitués de Kozo et de Gampi, deux plantes que nous n’avons pas et dont le procédé de fabrication diffère du nôtre. Leurs propriétés de tenue face à l’humidité, leurs qualités de solidité et la beauté de l’encre diffusé dans la matière n’ont pas d’égal avec les papiers occidentaux. Je les imagine bien enrichir la matériauthèque et les pôles estampe et edition de l’école.

Possibilité d’un échange avec l’Université de Fukui
J’ai eu l’occasion de travailler avec la section Art de l’Université de Fukui. Il se trouve que le responsable est Shichio Minato, artiste Japonais que j’ai rencontré aux Beaux arts de Saint-Étienne lorsque j’étais étudiant. Nous serions ravis d’engager une relation avec l’école, d’autant que les échanges internationaux entre étudiants nous tiennent à coeur.

Préservation des savoirs techniques dans un espace contemporain
Nous partageons avec l’équipe d’Imadate art Field le soucis de préserver les savoirs faire tout en les incluants dans des pratiques contemporaines. De nos discussions sont ressortie une admiration réciproque envers les richesses artisanales et artistiques de nos deux cultures. J’aimerais travailler avec une céramiste stéphanoise pour les bols et les supports que j’amenerai avec moi. Pour réaliser Ran8 une aide humaine et francophone me serait précieuse. Faire venir un chef monteur de la Cité aux compétences avérées et multiples serait un grand plus pour réaliser les 2 voir 3 installations voulues tout en assurant les conférences, rencontres avec officiels, monde de la culture et pouvoir assurer la prise de traces vidéos et photographiques necessaires à la pérénité du moment. Je pensais à Jean Robin aussi efficace en construction qu’en lumière et dont le professionnalisme va de paire avec l’esprit d’équipe et la réussite d’un objectif. Nous pourions faire valoir les compétences stéphanoises au bout du monde…

Iwano Ichibei (trésor national vivant) avec une botte de Kozo

Ran8

Ran8 - Procédé

Ci dessous 3 vidéos destinées à Nicolas Cladis décrivant le procédé de Ran8 basé sur un principe de capilarité expérimenté lors de mon précédant voyage.

Ces vidéos datent de 2020 et m’ont permis d’échanger avec lui et de me diriger vers certains types de papiers.

Sont expliqués: Le principe de capilarité, l’importance de la gestuelle, l’effet d’accumulation

Suite du travail Ran7, Ran 8 en reprend certains codes comme l’accumulation de papiers déchirés homothétiques entre eux ou une mise en espace qui se définit par rapport au lieu qui l’accueille.
Par contre elle diffère sur d’autres points. Les papiers se colorent durant le temps d’exposition, en « live » et une fois terminée les papiers partent vivre une autre vie, soit chez des particuliers, soit sous la forme d’une autre installation.

Pour cette création il faut autant de récipients que de papier et j’aimerai travailler avec une céramiste française (Karen Petit, présente au magasin du musée) et la faire travailler sur les « pinces-support » que j’emmènerai avec moi.

Du point de vue des musiciens et du support technique (lumière/son), je vais faire un « partenariat » avec l’opéra de Fukui et son directeur que je connais Toma Yamaguchi.

Pour le travail du bois ce sera une collaboration avec Akihiro Miyamori un charpentier d’Echizen avec qui j’ai déjà travaillé.

Les papier seront fait sur mesure par un artisan papier du village. Ils répondent à certains critères que j’ai déjà formulés et discutés avec Nicolas Cladis de l’Université D’Iowa (University of Iowa Center for the Book) que je connais bien et qui a été enseignant à Fukui.

Installation et théâtralisation

Si le principe de capillarité du papier reste le même, la mise en forme doit pouvoir s’adapter aux différents lieux qui pourraient accueillir ce travail.

Ici, je développe deux possibilités modulables, mais aux déroulés légèrement différents.

La première proposition, très rituelle, dans laquelle la présence des humains est beaucoup plus importante, met en scène les papiers au-dessus de bols et les toutes les actions sont manuelles.

La seconde proposition dite « des bassins » met en espace des cadres de bois de mêmes formats dans lesquels les papiers tremperont. Cette solution permettrait d’une part de construire en série des bassins avec des matériaux locaux et des assemblages particuliers et d’autre part de pouvoir jouer plus loin avec les lumières en les mettant à l’intérieur même des bassins. Les papiers seront actionnés électroniquement via des servomoteurs et contrôlés par un logiciel combiné à la lumière (j’utilise le logiciel Mad Mapper depuis 10 ans).

Les poésies sont bien différentes dans chacune des deux propositions.

Ran8 "Rituel"- Premiers Temps - Gestation -

Cette installation est aussi pensée comme un « spectacle » avec ses temps forts. Au vernissage une sorte de « cérémonie » durant laquelle les papiers vont changer de position pour finir par être en contact avec l’encre. Puis un long temps, libre, où ils se teinteront par capilarité. Vers la fin du temps d’exposition une « sortie des eaux » des papiers qui sècherons alors suspendus. Enfin le voyage des papiers vers d’autres installations ou comme oeuvres individuelles.

Voici l’idée du déroulement de ces moments:

Le temps de l'entrée

Les gens attendent devant les portes. Un bruit de vent vient de l’intérieur, s’en suit un mouvement sur les carreaux de gampi. Les portes sont ouvertes par deux enfants de 9 ou 10 ans. Les gens entrent dans la pièce. Ils passent à travers deux groupes qui préparent l’encre à genoux sur des tissus. Une douche de lumière invite le public à se poster au centre de la pièce. Les gens s’installent. Une nappe musicale monte peu à peu ainsi qu’une lumière sur eux.

Au départ les papiers descendus du plafond trempent dans l'eau des bols... comme une pluie intérieure.

Le temps de l'immersion

Un violoncelle et une flûte jouent de concert. De bâbord, de tribord. Les lumières jouent et évoluent lentement. Si les oreilles restent à l’attention horizontales les yeux ne cessent de se mouvoir de bas en haut et de haut en bas. Les réseaux de lignes  apparaissent et disparaissent, font naître des ombres mobiles, animées dans toutes les directions de la pièce, striant le bassin d’accueil. Les crins de l’archet, les cordes du violoncelles ont leurs titan. De légers souffles d’air sont là faisant vibrer par transmission l’eau dans les bols. Le plafond par la réflexion de la lumière se voit lui aussi s’animer, devenir un être vivant détaché du reste la pièce, semblant psalmodier quelques incantations à notre égard, à la réussite de la cérémonie et de son but.

La musique marque une pause après une longue tenue de note, presque une nappe sonore qui peu à peu s’estompe et pars hors les murs, dans la forêt.

Le temps que les ondes se stabilisent, le temps que les ombres des fils se fixent un murmure monte de derrière le public. Une activité se fait sentir de plus en plus énergique et contenue.

Le temps de l'émergence

De bâbord et de tribord du bloc des spectateurs arrivent dans une marche parallèle et commune deux groupes; un groupe d’hommes, un groupe de femmes. Ils glissent sur le sol. Bouche ouverte, en silence. Fischhh, fischhhh. Ils se postent de part et d’autre du bloc formant Ran8. Faces à faces. Ils prennent alors chacun une corde et les tirent de concert. Des papiers sortent des bols, se lèvent, flottent dans l’air, gouttent sur le sol et dans les bols. Nouveaux sons, nouveaux reflets nouveaux jeux de reflets. Ils s’immobilisent à distances des côtés du Ran8, maintenant à bout de bras les cordes. On entend les cliquetis. On sent un nouveau bruissement du fond de la salle.

Un second groupe arrive, comme le premier. Ils tiennent de petits flacons, à deux mains, précieusement. Ils versent le contenu de leurs flacons dans les bols. L’eau contenue dans les bols se noircie, par filets contaminants. Les reflets au plafond se troublent et s’agitent tandis qu’à mesure que les nourrisseurs de bols s’éloignent; les teneurs de corde refont descendre les papiers au ras de l’eau en s’approchant des fixations prévues.

En deux colonnes les acteurs complètent le public, de bâbord et de tribord.

Début de la capillarité

La note tenue qui s’était échappée de la maison revient. Les papiers commencent à se teinter, par leurs bas à peine plongé dans l’eau noire.

Les papiers trempent dans les bols gorgés d'encre

Dès que les premières réservent se font voir, la lumière passe progressivement de devant à derrière et lentement tout ce que l’on voit n’est plus qu’un contre jour qui a pour effet de laisser fuir à nouveau la musique.
Les sons du sol, les vibrations des bols s’amplifient peu à peu pour les laisser parler une minute dans un noir presque complet.
Les lumières de la salle s’amplifient. Silence.

Ran8 - Second temps -naissance -

Après plusieurs jours d’imprégnations les papiers se couvrent de noir sauf à l’endroit où la graisse à été déposée laissant apparaitre de fantomatiques silhouettes.

Les papier sont devenus "individus"

L’antépénultième jour de l’exposition les papiers se décollent à nouveau du sol lors d’un modeste cérémonial. Les gouttes tombent de la masse des papiers levée. Les bruits qu’elles causent sont amplifiées par les micros, ainsi que les sons venant du jardin, en contre jour. La nuit un éclairage partant de derrière les papiers ne laisse voir que ce qui passe à travers les silhouettes graissées, comme un ciel étoilé. Cet éclairage se modifie le long de la nuit pour venir de devant en passant par les côtés, il suit la course du soleil, de l’autre côté du globe celle que l’on ne voit pas. Les silhouettes s’éteignent peu à peu, les ombres des ficelles tendues envahissent la pièce puis s’évanouissent dans le jardin dont les panneaux qui y donnent accès restent ouverts.

Après deux jours de séchage les bols et les papiers sont prêts.

L’encre figée au fond des bols forme de drôles de prémonitions.

Pendant ces trois derniers jour musiciens, danseurs ou poètes sont invités à jouer avec l’installation, à se filmer ou pas. Des papiers blancs, les mêmes que ceux qui sont suspendus, et des stylos sont à dispositions pour qui veut y laisser un message. (Comme sur Ran7.4)

Ran8 -Bassins

Module, bassin de culture :

Les installations sont constituées de « modules ». Leur nombre et leur mise en espace varie selon les lieux qui les accueille.

Un module se décline comme suit : un bassin, un nombre de papiers, des suspensions ou des supports pour tenir les papiers.

Bassin : composé d’un cadre en bois et d’un fond en verre, il est destiné à être rempli d’eau puis d’encre. Le fond en verre permet de placer des sources lumineuses. Dessous pour créer des jeux d’ombres et de lumières.
Au fond des bassins gisent de grandes feuilles de papiers artisanales, maintenues par des cailloux habillement placés.

Papiers : des papiers dotés d’une trace graisseuse trempent dans l’encre et se teintent par capillarité, laissant apparaître une réserve à l’endroit où la graisse a été déposée.

Supports : les papiers sont soit suspendus soit posés « les pieds dans l’encre » sur un support individuel.

Si les papiers sont suspendus, ils sont groupés par des ensembles de deux lignes placées en quinconces. Ces lignes sont actionnables sur la verticale grâce à des servomoteurs couplés à un logiciel de scène.

La temporalité se décline en 7 phases

Phase 1 : Le Bain

Les papiers allongés dans les bassins trempent dans l’eau, maintenus au fond par le poids de cailloux. Totalement immergés, ils s’imbibent jusqu’au cœur de la fibre d’eau. Cette action permettra une capillarité optimale lors de la phase 4.

Phase 2 : Levée des Papiers

Les papiers s’élèvent lentement comme un seul homme au-dessus des bassins. Des gouttes d’eau se laissent tomber et créent cliquetis et ondes. Des jeux de reflets vibrent au plafond.

Phase 3 : Ajout de l'Encre

Les papiers sont toujours au-dessus des bassins comme un plafond de Damoclès. Quatre intervenants entrent dans l’enceinte des bassins et se rejoignent au milieu. Ils portent des flacons et versent en se penchant de l’encre dans l’eau. S’éloignant les uns des autres, ils finissent leur œuvre, penchés au-dessus de l’eau, en psalmodiant des chants de plantations. Leurs déplacements créent le mélange de l’eau et de l’encre. Leurs mouvements se retrouvent au plafond en de troubles jeux de vibrations.
Tout le contenu du champ des bassins est désormais noir d’encre.

Phase 4 : Les Papiers, les Pieds dans l'Encre

Les papiers descendent par rangs jusqu’à ce que le pied de chacun trempe dans l’encre maintenant homogène. Du fond vers le devant de scène, chaque rang descend à son tour en un ballet silencieux et pesant.

Phase 5 : Contamination et Émergence

Lentement, sur plusieurs jours, les papiers, par leurs pieds et jusqu’à leur tête, se teintent dans la masse noire. Des formes, des silhouettes apparaissent au fur et à mesure de la contamination. Des corps se révèlent et émergent patiemment.

Phase 6 : Levée des Corps

Les papiers ainsi couverts de noirs, les corps ainsi révélés sont levés au-dessus des bassins. La ligne de papiers la plus proche des spectateurs qui ont une vue frontale s’élève lentement jusqu’à un point haut. Dès qu’elle passe au-dessus de la ligne qui la succède, cette dernière se lève aussi et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les lignes se détachent de ce qu’il reste de liquide de noir. L’organisation, des lignes crée une profondeur en se chevauchant légèrement sur la verticale.

Phase 7 : évaporation et Révélation

L’encre mêlée à l’eau s’évapore doucement, révélant le fond des bassins. Des papiers les tapissaient et les résidus d’encre s’y sont fondus, accentuant les anfractuosités de la matière et marquant en auréoles les emplacement des cailloux faisant office de poids.

Troisième temps - voyage et vie éternelle-

Les papiers ainsi teintés et secs sont récupérés
Les pinces qui servaient à la suspension sont récupérés
Les bols aussi
L’installation va se remonter ailleurs sur l’ile (Hiroshima, Tokyo…). Les pinces deviennent des supports pour agencer de façons différentes ces groupes de 49 (7×7) papiers faisant au passage la promotion des papiers d’Echizen.

Thomas Collet

yabonsan@icloud.com
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